La chimiothérapie est un traitement lourd entraînant souvent des effets secondaires parfois sévères. Le bien-être tant physique que psychologique est primordial pour passer cette épreuve. C’est pourquoi de plus en plus de patients préfèrent le confort de leur domicile pour subir une chimiothérapie et optent donc pour une hospitalisation à domicile.
L’infirmier joue un rôle important dans le bon déroulement du traitement et de sa surveillance. Dans cet article, nous allons vous donner quelques conseils pour réaliser la surveillance d’une chimiothérapie à domicile.
Pour améliorer le bien-être du patient et minimiser le temps passé à l’hôpital, un traitement en unité de jour est envisageable. Dans ce cadre, le patient se rend à l’hôpital le matin, selon un horaire prédéfini, pour recevoir sa chimiothérapie. Après la séance de chimio, il a la possibilité de rentrer à son domicile en fin d’après-midi.
Mais parfois, le traitement peut être administré dans le cadre d’une hospitalisation à domicile (HAD). Cela est possible grâce à une coordination entre le médecin qui a prescrit le traitement et l’infirmier exerçant en libéral.
De cette manière, le patient peut profiter d’un suivi médical intégral à la maison sans la nécessité de se rendre à l’hôpital.
Pour mettre cela en œuvre, le personnel médical de l’hôpital conçoit un plan thérapeutique en collaboration avec le patient. Ce plan précise les buts et les procédures pour la surveillance à domicile. Le médecin de famille et les infirmiers impliqués dans les soins à domicile contribuent également à ce plan.
Le traitement de chimiothérapie à domicile s’insère dans une stratégie de soins holistique visant à maintenir le bien-être et la santé du patient tout en évaluant les effets secondaires potentiels. Des symptômes comme la douleur, la fatigue, ou des problèmes gastro-intestinaux (nausées, diarrhées, etc.) affectent inévitablement la qualité de vie du patient.
C’est pour cette raison que le régime de traitement et la surveillance infirmière sont complétés par une équipe pluridisciplinaire. Des professionnels tels que des kinésithérapeutes, des prestataires de services, des sages-femmes ou même des orthophonistes peuvent également intervenir dans la prise en charge du patient.
La surveillance médicale assurée par l’infirmier est cruciale pour les patients sous chimiothérapie à domicile, car ce traitement peut avoir de multiples effets sur les composants sanguins.
Par exemple, si le taux d’hémoglobine chute trop bas, une injection d’érythropoïétine (EPO) peut être nécessaire pour stimuler la production de globules rouges et combattre l’anémie. De plus, si le nombre de plaquettes sanguines diminue en dessous de 70 000 à 80 000, une transfusion sanguine peut s’avérer indispensable pour prévenir les risques de saignements et d’hémorragies.
La surveillance ne s’arrête pas là : le contrôle du taux de globules blancs est également primordial. En effet, la chimiothérapie peut entraîner une baisse significative des globules blancs, augmentant ainsi la vulnérabilité du patient aux infections. Ce paramètre est d’autant plus important que la chimiothérapie peut compromettre le système immunitaire du patient, rendant toute infection potentiellement très sérieuse.
Les avantages de la chimiothérapie à domicile bénéficient à toutes les parties impliquées. Les patients constatent une meilleure gestion de leurs symptômes et une adhérence accrue aux protocoles de chimiothérapie.
Les retards dans le traitement sont minimisés, car il n’y a pas de temps d’attente pour un créneau dans un centre de perfusion. Les visites non nécessaires et les hospitalisations d’urgence sont également réduites. Surtout, la chimiothérapie à domicile offre aux patients une meilleure qualité de vie, tant sur le plan physique que spirituel.
Pour les oncologues et leur équipe, la chimiothérapie à domicile permet une surveillance rigoureuse du patient grâce à des dispositifs connectés. Les infirmières qui effectuent les visites à domicile offrent également un accompagnement qui vient renforcer les conseils donnés lors des consultations en cabinet. Cette approche diminue le nombre d’appels reçus par le cabinet médical, libérant ainsi du temps pour les consultations et réduisant l’attente pour les autres patients.
De nombreux protocoles prévoient que des infirmiers à domicile restent avec le patient pendant que les agents de chimiothérapie sont administrés par voie intraveineuse. L’infirmière à domicile mesure les signes vitaux et surveille tout signe de réaction indésirable aux médicaments administrés. Les patients sont également informés des effets secondaires potentiels. Tout au long de cette procédure, les oncologues du patient sont en contact étroit et prêts à intervenir en cas de réaction indésirable à un médicament.
Enfin, la sécurité de la chimiothérapie à domicile peut être optimisée en sélectionnant judicieusement les patients. Cette sélection est rendue plus facile grâce à l’adoption de l’analyse prédictive, qui permet aux oncologues et aux coordinateurs des soins de repérer les patients les plus aptes à bénéficier du traitement à domicile et les moins susceptibles de souffrir d’effets indésirables.
Depuis 1989, les infirmiers ont la possibilité de réaliser des injections de produits anticancéreux via des voies veineuses centrales. La prise en charge de ces soins était initialement conditionnée à la présentation d’une “attestation chimio”. Qu’en est-il aujourd’hui ?
L’arrêté du 13 octobre 1989 modifiait la nomenclature des actes à domicile et liait la prise en charge de ces injections et de chimiothérapies à une formation spécifique suivie par l’infirmier, dite “attestation chimiothérapie”, avec mention de l’établissement formateur.
Un guide publié en 2003 précisait que les infirmiers libéraux pouvaient administrer des anticancéreux par cathéter ou via des montages d’accès vasculaires implantables. Certains décrets précisaient les conditions, notamment le fait que la première injection devrait être réalisée en milieu hospitalier par un médecin.
Cette attestation était nécessaire pour les diplômés avant 1990. Une circulaire ultérieure a reconnu cette compétence mais l’a conditionnée à une formation spécifique pour les infirmiers libéraux amenés à prendre en charge des patients cancéreux à domicile.
L’arrêté de 2004 fixait les conditions d’utilisation des anticancéreux injectables et exigeait une formation spécifique pour les infirmiers libéraux ayant obtenu leur diplôme avant 1991. Après cette date, cette formation était intégrée dans leur cursus initial.
Concernant le développement professionnel continu, un décret de 2011 oblige les professionnels de santé paramédicaux à suivre un programme annuel. Un autre décret de 2014 instaure des procédures de contrôle de l’insuffisance professionnelle
Chaque infirmier a la responsabilité de prouver sa compétence et sa formation lorsqu’il accepte de réaliser un soin spécialisé. Des modifications législatives ont supprimé la nécessité de fournir une attestation de formation spécifique, mais cela ne dispense pas les infirmiers de suivre des formations appropriées. Ils peuvent effectuer des soins sur les cathéters veineux centraux sans avoir à indiquer l’établissement formateur, une attestation de développement professionnel continu faisant foi.
Avant de débuter tout traitement, une évaluation complète du domicile du patient est nécessaire. L’infirmier doit s’assurer que l’environnement est sécurisé et approprié pour administrer des médicaments cytotoxiques.
L’infirmier doit respecter les protocoles standardisés pour la préparation et l’administration des médicaments. Tout équipement de protection individuelle (EPI) doit être correctement utilisé pour minimiser le risque de contamination
Après l’administration du traitement, une surveillance clinique minutieuse est nécessaire. L’infirmier doit surveiller les signes vitaux, les réactions au médicament, et toute complication potentielle comme des symptômes de toxicité.
L’infirmier doit être bien informé des effets secondaires courants des médicaments administrés et doit savoir comment les gérer efficacement à domicile, que ce soit par des interventions pharmacologiques ou non pharmacologiques.
Il est crucial d’éduquer le patient et sa famille sur les signes et symptômes à surveiller, ainsi que sur la manière de gérer les effets secondaires et les complications à domicile.
Un enregistrement précis des médicaments administrés, des signes vitaux et des observations cliniques est crucial pour assurer la continuité des soins et pour une référence future.
L’infirmier doit être préparé à gérer toute urgence qui pourrait survenir, incluant les réactions allergiques sévères et les complications graves. Un plan d’urgence clairement défini doit être mis en place.
Effets secondaires et risques : Les effets secondaires peuvent inclure des nausées, des vomissements, et une toxicité hématologique. La prudence est nécessaire lors de la manipulation de ce protocole pour minimiser le risque de contamination.
Effets secondaires et risques : Les effets secondaires peuvent inclure des nausées, des vomissements, et une toxicité hématologique. La prudence est nécessaire lors de la manipulation de ce protocole pour minimiser le risque de contamination.
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