La chimiothérapie est une arme redoutable contre le cancer, mais elle est souvent associée à toute une série d’effets secondaires que les professionnels de la santé, en particulier les infirmiers en oncologie, doivent connaître et savoir gérer. Cette compréhension est essentielle pour améliorer la qualité de vie du patient et pour l’accompagner efficacement tout au long de son traitement.
Dans cet article, nous allons explorer les différents effets secondaires de la chimiothérapie, les défis posés dans leur gestion et le rôle crucial des infirmiers en oncologie dans ce contexte.
De nombreux effets indésirables liés à la chimiothérapie peuvent s’atténuer rapidement, tandis que d’autres peuvent persister sur des durées plus longues, s’étalant sur des mois ou même des années. On parle alors d’effets tardifs.
Dans certains cas, ces effets secondaires peuvent être permanents, notamment lorsque la chimiothérapie entraîne des dommages irréversibles à des organes vitaux comme le cœur, les poumons, les reins ou les organes reproducteurs. Certains traitements chimiothérapeutiques peuvent même donner lieu à des effets différés, comme l’apparition d’un second cancer plusieurs années après le traitement.
La durée et la gravité des effets secondaires peuvent être sources de découragement pour beaucoup de patients. C’est pourquoi l’infirmier doit être à l’écoute et communiquer avec son patient. Des ajustements du traitement pourraient être possibles, et des solutions pour atténuer la douleur et l’inconfort sont souvent disponibles.
Il est important de noter que l’impact des effets secondaires varie considérablement en fonction du type de médicament administré, ou de la combinaison de médicaments prescrits. Chaque médicament a son propre profil d’effets indésirables, et chaque patient réagit différemment au traitement. Même des personnes sous le même traitement peuvent avoir des expériences très variées en termes d’effets secondaires.
La fatigue est l’effet secondaire le plus courant de la chimiothérapie. Elle est souvent constante même si le patient dort suffisamment. Un ajustement de l’activité physique et du repos peuvent notamment participer à améliorer cet effet secondaire.
La chimiothérapie peut provoquer des nausées (envie de vomir) et des vomissements. L’intensité et la fréquence de cet effet secondaire dépend du médicament et de la dose. Le rôle de l’infirmier est de conseiller sur l’administration de médicaments antiémétiques et de surveiller l’efficacité de ces médicaments.
Certains types de chimiothérapie provoquent une chute des cheveux. Les poils de votre corps peuvent sortir petit à petit ou en grosses touffes. La perte de cheveux commence généralement après les premières semaines de chimiothérapie. Elle a tendance à augmenter 1 à 2 mois après le début du traitement. Votre médecin peut prédire le risque de perte de cheveux en fonction des médicaments et des doses administrées. Bien que difficile à contrôler, la perte de cheveux peut nécessiter un soutien émotionnel et des conseils sur le port de perruques ou de foulards.
La chimiothérapie provoque parfois des douleurs. Cela peut inclure :
La plupart des types de douleur liés à la chimiothérapie s’améliorent ou disparaissent entre les traitements. Cependant, les lésions nerveuses s’aggravent souvent à chaque chimiothérapie.
Cela peut prendre des mois, voire des années, pour que les lésions nerveuses dues à la chimiothérapie s’améliorent ou disparaissent. Chez certaines personnes, cela peut causer des dommages permanents.
La chimiothérapie peut endommager les cellules de la bouche et de la gorge. Cela provoque des plaies douloureuses dans ces zones, une affection appelée mucite. Les plaies buccales surviennent généralement 5 à 14 jours après un traitement. Il est également important de surveiller l’infection de ces plaies.
Une alimentation saine et une hygiène bucco-dentaire irréprochables peuvent réduire le risque d’aphtes. Les plaies buccales disparaissent généralement complètement à la fin du traitement.
Certaines chimiothérapies provoquent des selles molles ou liquides. Prévenir la diarrhée ou la traiter tôt vous aide à éviter la déshydratation (perdre trop de liquide corporel). La chimiothérapie peut à l’inverse provoquer de la constipation. Pour réduire le risque de constipation, vous pouvez conseiller à vos patients de boire suffisamment, de manger équilibré et de faire régulièrement de l’exercice.
Comme nous l’avons vu, la chimiothérapie affecte le processus de fabrication des nouvelles cellules sanguines. Habituellement, le nombre de cellules sanguines revient à la normale une fois la chimiothérapie terminée. Mais pendant le traitement, un faible nombre de cellules sanguines peut causer des problèmes et doit être surveillé de près.
Certains médicaments provoquent des lésions nerveuses. Cela peut provoquer les symptômes nerveux ou musculaires suivants :
Certaines personnes ont du mal à penser clairement et à se concentrer après une chimiothérapie. Cette condition s’améliore ou disparaît généralement après la fin de la chimiothérapie.
L’infertilité peut également être une conséquence pour laquelle une consultation en amont avec un spécialiste de la fertilité est recommandée. La fatigue, tout comme le traitement, impacte également la libido. Des troubles sexuels peuvent enfin apparaître, liés à la chirurgie, à la chimiothérapie ou à l’hormonothérapie.
Certains types de chimiothérapie peuvent affecter le cœur. Afin de prévenir ce type d’effet secondaire, le médecin prescrit généralement un échocardiogramme.
La perte d’appétit est courante dans le cadre d’une chimiothérapie. En tant qu’infirmier, vous devez prêter attention à cet effet secondaire qui peut avoir de graves effets sur la santé de votre patient. Perte de poids, manque d’énergie, fonte des muscles, tout cela participe à rendre la phase de récupération après la chimio compliquée.
En tant qu’infirmier en oncologie, vous avez un rôle central dans la gestion de ces symptômes. Il s’agit non seulement de la surveillance mais aussi de l’administration de médicaments supplémentaires pour contrôler les effets secondaires. Vous devez également informer vos patients des mesures préventives qu’ils peuvent mettre en place pour réduire ces effets indésirables de la chimiothérapie.
Il est essentiel de communiquer de manière claire et empathique avec les patients et leur famille. Certains patients peuvent être surpris par ce qui leur arrive. Parfois, une incompréhension peut survenir face à des effets indésirables causés par un traitement qui est censé les rendre en meilleure santé. En tant qu’infirmier, vous devez donc leur donner toutes les informations nécessaires pour gérer les effets secondaires et les aider à prendre des décisions éclairées.
C’est d’autant plus important que les effets secondaires peuvent avoir un impact émotionnel important sur les patients. Offrir un soutien émotionnel, comme des techniques de relaxation ou une référence à un psychologue, peut être très bénéfique.
La recherche médicale est un domaine en constante évolution. Il est donc crucial pour les infirmiers en oncologie de se tenir au courant des dernières avancées dans la gestion des effets secondaires de la chimiothérapie.
Du suivi du traitement à l’accompagnement psychologique en passant par la gestion des effets secondaires, la formation continue permet donc de mieux accompagner les patients atteints d’un cancer.
La chimiothérapie est un traitement clé dans la lutte contre le cancer, mais ses effets secondaires ont un impact significatif dans la prise en charge des patients. Les infirmiers en oncologie jouent un rôle crucial dans la gestion de ces effets, allant de l’administration de médicaments à l’accompagnement émotionnel des patients. Une formation continue et une communication efficace sont essentielles pour offrir la meilleure prise en charge possible.
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