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Ce qu’il faut savoir sur les entorses et luxations de l’inter-phalangienne

Les sports impliquant des contacts physiques ou des balles sont fréquemment associés à des blessures telles que les entorses et les luxations affectant les doigts longs. Ces blessures surviennent le plus souvent au niveau de l’articulation interphalangienne proximale, mais elles peuvent également toucher l’articulation métacarpo-phalangienne, bien que de manière moins fréquente, et exceptionnellement l’articulation interphalangienne distale.

Dans la plupart des cas, ces lésions sont bénignes et ne laissent aucune séquelle lorsqu’elles sont traitées de manière appropriée. Cependant, si elles sont mal traitées ou si des lésions plus complexes sont présentes, elles peuvent évoluer vers des séquelles douloureuses, parfois accompagnées d’un enraidissement articulaire.

La vigilance en matière de prévention, de diagnostic et de traitement est donc essentielle pour minimiser les risques et garantir une récupération optimale en cas de blessure aux doigts dans le contexte des sports de contact et de ballon.

Diagnostic et prise en charge des entorses et luxations de l’inter-phalangienne

Les blessures des doigts, telles que les entorses et les luxations de l’inter-phalangiennes, sont des problèmes courants, souvent associés à des accidents sportifs.

Le mécanisme de blessure le plus fréquent survient lorsque les doigts sont forcés en position de torsion, ce qui se produit fréquemment dans des sports impliquant une balle, comme le volley-ball, le basket-ball, le hand-ball ou le rugby.Bien que l’annulaire soit le doigt le plus souvent touché, toutes les phalanges peuvent être concernées.

Symptômes et examen clinique

Après la blessure, le patient peut parfois entendre un craquement ou un claquement au niveau du doigt. Rapidement, un gonflement important se forme autour de l’articulation inter-phalangienne proximale.

La douleur est souvent intense lors de la mobilisation du doigt.

Il est essentiel de réaliser une radiographie du doigt pour exclure la possibilité de lésions plus graves, telles qu’une luxation (l’articulation étant déplacée) ou une fracture.

Sur la radiographie, il est fréquent d’observer un petit morceau d’os détaché à la base de la deuxième phalange, indiquant une lésion ligamentaire et confirmant le diagnostic d’entorse. Ce fragment osseux est parfois incorrectement appelé une “fracture de la deuxième phalange” par certains médecins. En réalité, il s’agit de la désinsertion d’un ligament puissant, appelé la plaque palmaire, qui doit être traitée comme une entorse.

Cependant, si ce fragment osseux est de taille importante, il peut alors s’agir d’une fracture de la base de la phalange, nécessitant un traitement différent de celui d’une entorse.

Dans ce cas, il est impératif de consulter rapidement un chirurgien de la main pour établir la distinction entre un arrachement osseux ligamentaire et une véritable fracture.

En général, d’autres examens complémentaires ne sont pas nécessaires pour le diagnostic d’une entorse au doigt.

Les luxations de l’interphalangienne proximales

Les luxations de l’articulation interphalangienne proximale sont fréquemment observées, et leur traitement dépend de divers facteurs. Les patients se présentent souvent après une réduction initiale sur le terrain quand la blessure survient durant une pratique sportive

Luxation dorsale

Cette forme est la plus courante, et une radiographie est essentielle pour rechercher d’éventuels arrachements osseux associés. Si aucune fracture n’est présente et que l’articulation est stable, une attelle “IPP stop” est utilisée pendant deux semaines, suivie d’une syndactylie avec le doigt voisin. Un suivi radiographique est recommandé pour vérifier la stabilité du fragment osseux.

Luxation latérale

En cas de luxation latérale, le ligament collatéral radial et la plaque palmaire sont souvent lésés. Le traitement orthopédique est envisagé si l’articulation est stable, avec trois semaines d’immobilisation par une attelle dorsale, suivies de trois semaines de syndactylie. Si l’articulation est instable, une intervention chirurgicale pour réparer le ligament collatéral est nécessaire.

Luxation palmaire

Cette forme est rare, rechercher un arrachement osseux est crucial. Si le patient présente un déficit actif de l’extension de l’articulation interphalangienne proximale, une immobilisation stricte en extension pendant six semaines est préconisée. Parfois, la luxation peut nécessiter une intervention chirurgicale en cas d’irréductibilité.

Luxations de l'articulation interphalangienne distale

Moins fréquentes, ces luxations sont généralement dorsales et peuvent être associées à des luxations de l’articulation interphalangienne proximale. 

La radiographie est nécessaire pour éliminer toute fracture associée. La réduction est réalisée par une manœuvre externe, suivie d’une immobilisation de quinze jours avec une attelle de l’articulation interphalangienne distale, laissant libre l’articulation interphalangienne proximale. En cas de luxation ouverte ou irréductible, une intervention chirurgicale peut être nécessaire pour effectuer un nettoyage articulaire ou une réduction appropriée.

Entorse et luxation de l’inter-phalangienne : options de traitement

Le traitement d’une entorse ou luxation de l’inter-phalangienne du doigt dépend de plusieurs facteurs, notamment la gravité de la blessure, l’âge du patient, son activité professionnelle (sédentaire ou physique) et sa pratique sportive.

L’objectif principal est de favoriser la guérison des ligaments endommagés tout en rétablissant la mobilité et la stabilité de l’articulation affectée.

Traitement médical

Le traitement initial d’une lésion ligamentaire vise à soulager la douleur, réduire l’inflammation et favoriser la guérison de l’articulation.

Il repose généralement sur l’administration de médicaments analgésiques adaptés, qui peuvent être nécessaires pendant plusieurs mois après la blessure. Cette mesure vise à prévenir la réapparition de douleurs, notamment par temps humide, ce que l’on appelle couramment les “douleurs climatiques”.

Le doigt touché doit être mis au repos et peut éventuellement être partiellement immobilisé en le fixant au doigt voisin (syndactylie). Dans certains cas, le port d’une attelle peut s’avérer nécessaire pendant plusieurs jours ou semaines, notamment lorsque l’entorse ou la luxation affecte le pouce ou entraîne une instabilité.

L’application de glace sur la zone blessée et l’interruption de l’activité sportive sont également fortement recommandées.

Kinésithérapie

Les séances de rééducation fonctionnelle sous la supervision d’un kinésithérapeute visent à renforcer la musculature, à accélérer la récupération de la mobilité du doigt et à améliorer le contrôle de l’articulation touchée.

Traitement chirurgical

Le recours à la chirurgie est rare et est généralement réservé aux cas de doigts chroniquement instables, de raideur persistante résistant à la rééducation, d’entorses sévères, ou en présence d’arrachements osseux ou de lésions graves associées. Une intervention chirurgicale peut également être envisagée en cas de non-rétablissement du ligament après plusieurs semaines d’immobilisation par attelle.

En ce qui concerne le pouce, les indications chirurgicales sont plus fréquentes, d’où l’importance d’une évaluation médicale précoce.

Il est essentiel de noter que négliger le traitement d’une entorse ou luxation de l’inter-phalangienne du doigt, ou reprendre trop rapidement une activité sportive, peut accroître le risque de rechute et entraîner des problèmes posturaux.

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