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Comment diagnostiquer le SDRC ?

Le Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC) englobe une variété de symptômes qui résultent d’une douleur et d’une inflammation exacerbées, persistants après une lésion au niveau d’un membre, que ce soit un bras ou une jambe. Il se manifeste soit sous une forme aiguë (apparition récente, de courte durée) soit sous une forme chronique (persistant au-delà de six mois). 

Dans cet article, nous allons nous pencher sur le diagnostic du syndrome douloureux régional complexe.

Des symptômes variés selon les patients

Un patient atteint du SDRC peut ressentir une douleur spontanée, voire une réaction douloureuse disproportionnée à des stimuli aussi bénins qu’un simple toucher. Des variations de coloration de la peau, de sa température et/ou une enflure de la zone concernée peuvent aussi être observées.

Tandis que le SDRC tend à s’estomper progressivement, finissant par disparaître chez une majorité de personnes, il peut, dans des cas sévères ou persistants, causer une invalidité majeure.

La complexité des symptômes, leur évolution possible au fil du temps, couplée à la difficulté parfois rencontrée pour identifier une cause claire, rendent le SDRC particulièrement ardu à gérer. À ce jour, il n’y a pas de remède miracle pour éliminer rapidement ce syndrome.

Comprendre les manifestations du syndrome douloureux régional complexe

Le Syndrome Douloureux Régional Complexe (SDRC) est une entité qui se caractérise par une douleur et une inflammation suite à une lésion d’un membre. En tant que kinésithérapeute, il est important de reconnaître que chaque patient peut ne pas montrer l’ensemble de ces symptômes, et le panel de symptômes tend à s’atténuer au fil de la convalescence.

  • Dynamique de la douleur : Les patients peuvent signaler une douleur spontanée, qui pourrait être décrite comme une sensation de brûlure ou de picotement. Cette douleur pourrait s’étendre au-delà de la zone initiale de la blessure, suggérant une inflammation nerveuse persistante. Dans certains cas, une “douleur miroir” pourrait se manifester dans le membre opposé.
  • Réactivité à la stimulation : Vous pourriez observer une hypersensibilité, appelée allodynie, où même un léger toucher provoque une douleur intense. C’est également le cas de l’hyperalgésie où une stimulation normalement douloureuse provoque une réponse exacerbée.
  • Variabilité vasculaire : Les fluctuations dans la couleur et la température de la peau peuvent être constatées, ce qui indique des perturbations dans la circulation sanguine de la région.
  • Modifications cutanées : La texture de la peau pourrait changer, devenant soit lisse et brillante soit rugueuse et squameuse. Ces altérations pourraient être aggravées par une évitation du contact ou un lavage excessif.
  • Dysfonctionnements pilo-sébacés : Les ongles et les cheveux sur la zone affectée peuvent connaître une croissance anormale, tandis que des variations dans la transpiration peuvent également être observées.
  • Raideur articulaire : Une diminution de la mobilité pourrait conduire à des problèmes de flexibilité des tendons et ligaments, causant une raideur supplémentaire.
  • Modifications osseuses : Les anomalies osseuses, telles que la rugosité ou l’hypertrophie, peuvent être visibles via des imageries, guidant ainsi le traitement.
  • Compromis musculaire : Même si le SDRC n’affecte pas directement les nerfs contrôlant les muscles, la majorité des patients évoquent une mobilité réduite du membre affecté. Cette limitation est souvent due à la douleur et à une coordination musculaire perturbée.

En tant que kinésithérapeutes, il est crucial de reconnaître et de traiter ces manifestations pour une prise en charge complète et efficace du SDRC chez les patients.

Les examens réalisés pour diagnostiquer le SDRC

Le diagnostic de SDRC est avant tout clinique. Il existe des critères diagnostiques permettant d’estimer la probabilité de souffrir d’un syndrôme douloureux régional complexe. S’ils sont remplis, il n’est pas nécessaire de procéder à d’autres examens avant de commencer le traitement.

Il est important de penser rapidement au diagnostic de SDRC, car les traitements sont plus efficaces dans les premières semaines ou les premiers mois d’évolution. Idéalement, le diagnostic devrait être posé dans les 2-4 premiers mois, en tout cas avant les six premiers mois. Mais cela n’est pas toujours facile car la situation peut varier d’un individu à l’autre et se présenter différemment (tous les signes ne sont pas présents en même temps par exemple).

En cas de doute, les examens d’imagerie surtout peuvent être utiles. Ils permettent de chercher les signes d’un SDRC visibles plus profondément (sur l’os) et non seulement à la surface de la peau.

Voici quelques examens fréquemment réalisés pour poser le diagnostic du syndrôme douloureux régional complexe :

  • une prise de sang ne permet pas de poser le diagnostic de SDRC. Mais elle peut permettre de rechercher d’autres maladies qui pourraient ressembler à un SDRC ;
  • les radiographies n’ont pratiquement pas d’intérêt, car les signes osseux du SDRC apparaissent trop tardivement sur les radiographies. Mais elle peut mettre sur la piste d’un autre diagnostic méconnu ; 
  • la scintigraphie osseuse (procédure dans laquelle on regarde comment et à quelle vitesse un marqueur radioactif se répartit dans les os et les tissus alentours) est probablement l’examen le plus utile en cas de doute sur le diagnostic, surtout pour le syndrôme douloureux régional complexe de la main. Cet examen devrait être réalisé précocement, c’est-à-dire dans les six premiers mois d’évolution ;
  • l’imagerie par résonance magnétique (IRM) peut aussi se révéler utile en cas de doute. Elle est très performante pour identifier les autres maladies susceptibles de ressembler à un SDRC (diagnostic différentiel) ;
  • le scanner en revanche, comme les radiographies, est peu utile pour poser le diagnostic de SDRC, car les éventuels signes y sont visibles plus tardivement que sur l’IRM ; 
  • enfin, un examen neurologique peut parfois être nécessaire pour savoir si un nerf a été blessé lors du traumatisme. Cela peut en effet provoquer une atteinte qui ressemble au SDRC.

Mais encore une fois, si le diagnostic clinique est évident, il ne faut surtout pas retarder le début du traitement et il ne sert à rien de multiplier les examens inutiles.

Pour suivre l’évolution du traitement d’un syndrôme douloureux régional complexe ou définir si une personne est guérie, aucun examen n’a montré un quelconque intérêt. Il ne sert donc à rien de suivre un SDRC au moyen de radiographies, de scintigraphies ou d’IRM répétées !

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