Quand on est confronté à la maladie de Dupuytren, on observe un épaississement progressif du tissu fibreux dans la paume, engendrant des rigidités, des flexions et une diminution graduelle de la mobilité d’un ou plusieurs doigts. Selon l’évolution de la maladie, diverses stratégies, chirurgicales et non chirurgicales, peuvent être proposées.
L’objectif central de tout traitement contre la maladie de Dupuytren est d’atténuer les symptômes et de retrouver une meilleure fonctionnalité des doigts et de la main. Cependant, il n’existe actuellement aucun remède définitif pour stopper totalement la progression de cette maladie.
Certaines personnes observent une évolution lente, ne constatant qu’une petite excroissance dans la paume. Dans de tels cas, une simple surveillance pourrait être suffisante, surtout si les symptômes restent mineurs.
En revanche, pour des cas plus avancés, diverses options thérapeutiques peuvent être présentées. Ces recommandations dépendent de la sévérité et de l’évolution de la maladie, de son impact sur les activités quotidiennes et le bien-être général du patient.
Pour les stades précoces de la maladie ou comme soutien post-chirurgical, des traitements non chirurgicaux peuvent être privilégiés. Bien que nombreux aient été testés, seuls quelques-uns ont démontré une efficacité réelle. Des spécialistes en rééducation peuvent suggérer des exercices d’étirement pour les formes initiales de la maladie de Dupuytren. En parallèle, ces étirements peuvent être combinés à d’autres interventions.
Ces puissants anti-inflammatoires, lorsqu’ils sont injectés directement dans un nodule de Dupuytren, peuvent s’avérer bénéfiques. Cependant, des injections multiples sont souvent nécessaires. Bien qu’elles puissent réduire la taille des nodules en début de maladie, elles s’avèrent moins efficaces aux stades avancés, où le tissu est plus épais. Les injections peuvent néanmoins contribuer à limiter l’évolution de la maladie.
En présence d’un doigt déjà replié, un traitement comme le Xiaflex, une combinaison d’enzymes, pourrait être injecté pour rompre les tissus rigides. Cet agent permet de relâcher le tissu contracté. Si nécessaire, le lendemain, le médecin pourra procéder à une manipulation pour tendre le doigt. Ces injections, réalisées en cabinet, peuvent être une alternative à la chirurgie.
La radiothérapie à basse énergie peut être envisagée. Elle peut atténuer les symptômes et empêcher l’extension des nodules, cordons et altérations cutanées caractéristiques des contractures de Dupuytren. Il convient cependant de rappeler que les données probantes à ce sujet restent limitées.
D’autres alternatives, telles que les orthèses, les crèmes à base de vitamine E ou les ultrasons, ont été testées mais n’ont, à ce jour, pas montré de résultats probants.
Lorsque vous constatez qu’un patient a du mal à saisir des objets ou à effectuer ses activités quotidiennes à cause de la maladie de Dupuytren, il est possible d’envisager une intervention chirurgicale. L’objectif de cette intervention est de restituer la mobilité aux doigts du patient
Au cours de cette intervention, une incision est réalisée et le chirurgien peut diviser (fasciotomie) voire retirer (fasciectomie) une partie ou l’intégralité des bandes de tissus épaissis.
Il existe plusieurs méthodes pour suturer la plaie. Parfois, une greffe cutanée est nécessaire pour favoriser la cicatrisation. Cela consiste à prélever une partie de peau saine d’une autre région du corps et à la greffer sur la zone concernée de la main.
Cette alternative à la chirurgie ouverte, effectuée en cabinet, est appelée aponévrotomie percutanée. Ici, le chirurgien utilise une aiguille pour fractionner et éliminer le tissu pathologique de la paume et des doigts.
C’est une procédure moins intrusive qui favorise une convalescence plus rapide que la chirurgie ouverte. Nombreux sont les patients qui, suite à cette procédure, n’ont pas besoin de rééducation kinésithérapique. Cependant, une évaluation pré-opératoire déterminera la pertinence de cette intervention pour un patient donné.
L’intervention peut permettre de remédier aux symptômes de la maladie de Dupuytren, souvent en traitant la contracture et en rétablissant la fonctionnalité de la main.
Si plusieurs doigts sont affectés, corriger complètement la contracture peut s’avérer plus ardu. Pour d’autres articulations, bien que la chirurgie puisse améliorer la situation, elle ne corrige pas entièrement les limitations causées par cette affection.
Tant la chirurgie ouverte que l’aponévrotomie percutanée présentent un risque élevé de récidive. De plus, la chirurgie ouverte peut parfois conduire à une cicatrisation exacerbée.
Parmi les autres complications post-opératoires, on compte :
Après une intervention chirurgicale de la maladie de Dupuytren, il est recommandé de conseiller aux patients de maintenir leur main en position surélevée et d’effectuer des mouvements légers des doigts, si cela est médicalement autorisé. Ces gestes peuvent contribuer à réduire douleurs, œdèmes et rigidités.
Le chirurgien va généralement vous adresser ses patients afin de mettre en place des séances de kinésithérapie. La réalisation d’exercices spécifiques visant à renforcer leur mobilité et à favoriser la cicatrisation seront réalisés.
Certaines recommandations chirurgicales incluent l’utilisation d’une orthèse pour optimiser le confort, la position et la fonctionnalité des doigts. Toutefois, les résultats avec cette solution peuvent varier.
En tant que kinésithérapeute, votre rôle est essentiel dans la période de convalescence, encourageant les patients à reprendre leurs activités dès que cela est médicalement conseillé.
Comme nous venons de le voir, il existe différents traitements contre la maladie de Dupuytren. Le choix du traitement devra être adapté en fonction de la gravité de la maladie, de son évolution et du mode de vie du patient. Que le traitement soit chirurgical ou non, votre rôle en tant que kinésithérapeute est d’aider vos patients à retrouver une mobilité optimale de leurs doigts. Vous avez également un rôle de conseil quant au traitement à suivre.
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