Après une chirurgie dans le cadre du traitement du cancer du sein, le traitement des cicatrices est une étape cruciale du parcours de soin, ayant un impact significatif sur la qualité de vie et le bien-être émotionnel des patientes.
Pour les kinésithérapeutes, offrir une prise en charge spécialisée des cicatrices post- opératoires est essentiel pour faciliter la récupération, améliorer la mobilité et minimiser les complications potentielles.
À travers cet article, nous allons présenter différentes approches efficaces pour le soin des cicatrices après un cancer du sein, visant à équiper les professionnels de la rééducation avec des stratégies fondées sur des preuves.
Ce n’est pas uniquement les interventions telles que les mastectomies ou les tumorectomies qui peuvent engendrer des cicatrices. D’autres traitements associés au cancer du sein sont susceptibles de laisser des traces.
Les drains
Les drains posés durant l’opération peuvent laisser de petites marques rondes. Les incisions réalisées pour implanter un port-a-cath pour la chimiothérapie peuvent aussi entraîner une cicatrice visible.
Radiothérapie
Les réactions cutanées causées par la radiothérapie, comme les cloques ou l’irritation, peuvent laisser des zones de peau durablement marquées ou épaissies, et l’excision des ganglions lymphatiques peut laisser des traces discrètes sous les bras.
Reconstruction mammaire
La reconstruction mammaire, souvent envisagée suite à d’autres interventions, est habituellement confiée à un chirurgien plastique qui s’efforcera, dans la mesure du possible, de réutiliser les incisions faites lors des opérations antérieures.
Mastectomie ou tumorectomie
Lors d’une mastectomie ou d’une tumorectomie, si une large portion de peau a été enlevée, une réduction mammaire peut être proposée pour minimiser l’apparence des cicatrices. Par ailleurs, si le recours à un lambeau de tissu prélevé sur une autre zone du corps (tel que le dos ou l’abdomen) est nécessaire, cela entraînera des cicatrices supplémentaires.
Il existe une variété de cicatrices qui font suite à une opération chirurgicale, chacune présentant des caractéristiques distinctes.
Les cicatrices plates, par exemple, peuvent se distinguer de la peau avoisinante par leur teinte plus sombre ou plus claire, tout en restant au même niveau que la surface cutanée, sans relief ni creux.
À l’opposé, les cicatrices chéloïdes se caractérisent par des formations de tissu cicatriciel épais et foncé, s’étendant au-delà des frontières initiales de la blessure. Ces cicatrices résultent d’une production excessive de collagène durant le processus de cicatrisation.
Les cicatrices hypertrophiques partagent certaines similitudes avec les chéloïdes en ce qu’elles peuvent aussi être surélevées et plus pigmentées, mais elles se limitent à l’aire de l’incision originale, ne s’étendant pas au-delà.
La kinésithérapie joue un rôle essentiel dans le soin des cicatrices suivant une intervention pour cancer du sein, contribuant significativement à la récupération et à l’amélioration de la qualité de vie des patientes.
Après une chirurgie telle qu’une mastectomie ou une tumorectomie, les cicatrices peuvent non seulement affecter l’apparence physique, mais aussi entraver la mobilité et la fonctionnalité de la zone touchée, entraînant douleur, raideur et une sensibilité accrue.
Les séances de kinésithérapie, par des techniques spécialisées telles que le massage de cicatrice, la mobilisation des tissus et des exercices ciblés, aident à :
assouplir le tissu cicatriciel,
réduire la formation de cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes, –
promouvoir une meilleure élasticité de la peau.
En outre, ces interventions kinésithérapiques encouragent une meilleure circulation sanguine dans la zone affectée, accélérant ainsi le processus de guérison naturelle du corps et réduisant le risque de complications telles que le lymphœdème.
Ainsi, la kinésithérapie est indispensable pour restaurer la fonction, minimiser les inconforts post-opératoires, et soutenir les patientes dans leur parcours de guérison après le cancer du sein.
1. Évaluation approfondie de la cicatrice
La première étape dans la gestion d’une cicatrice post-opératoire est une évaluation complète. Cela inclut l’examen de la taille, de la profondeur, de la texture, de la couleur, et de la sensibilité de la cicatrice.
Une attention particulière doit être portée à tout signe de complications, telles que l’infection, l’hypertrophie ou la formation de chéloïdes.
2. Techniques de massage des cicatrices
Le massage des cicatrices est une technique fondamentale dans leur prise en charge. Il aide à assouplir et à aplatir le tissu cicatriciel, améliorant ainsi l’élasticité de la peau et réduisant la douleur et l’inconfort.
En tant que professionnel de santé, vous pouvez Les kinésithérapeutes enseigner aux patientes comment effectuer des massages doux sur leurs cicatrices, en utilisant des mouvements circulaires, des pressions transversales ou des techniques de pétrissage, toujours en veillant à ne pas exercer une pression excessive.
3. Thérapies complémentaires
D’autres traitements peuvent compléter le massage des cicatrices, telles que l’utilisation de la thérapie par ultrasons pour favoriser la guérison des tissus ou la thérapie par le froid pour réduire l’inflammation.
Il est possible par exemple de recourir à la thérapie par la lumière, comme la thérapie laser de bas niveau, pour améliorer l’apparence des cicatrices et accélérer la réparation tissulaire.
4. Exercices de mobilité et d’étirement
Les exercices spécifiques de mobilité et d’étirement jouent un rôle crucial dans la prévention de la raideur et dans la promotion de la fonctionnalité autour de la zone cicatricielle.
Vous pouvez élaborer un programme d’exercices personnalisé, ciblant la mobilité de l’épaule, la force musculaire et la flexibilité, pour soutenir une récupération complète et prévenir les limitations fonctionnelles.
Les cicatrices sont les stigmates d’une maladie invasive. Comme un rappel, elles peuvent impacter psychologiquement certaines femmes. Fournir un soutien psychologique aux patientes est essentiel pour les aider à gérer les aspects émotionnels associés à leurs cicatrices.
Vous pouvez échanger sur les attentes réalistes concernant la guérison des cicatrices, l’importance de la patience et de la persévérance dans le processus de réhabilitation.
La prise en charge des cicatrices post-cancer du sein est une composante intégrale de la réhabilitation kinésithérapique, requérant une approche holistique et personnalisée. En combinant une évaluation approfondie, des techniques de massage spécialisées, des thérapies complémentaires, des exercices ciblés, et un soutien psychologique, les kinésithérapeutes peuvent jouer un rôle clé dans la guérison et la restauration de la qualité de vie des patientes après une chirurgie du cancer du sein.
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